L’OBJET DE L’EXIL (2015-2017)

C’est peu dire que l’immigration est un sujet d’actualité. Cette réalité me touche d’autant plus que je suis moi-même immigrée. Née au Chili, j’ai quitté mon pays alors sous la dictature de Pinochet. Quand je suis partie de mon pays, j’ai emporté un objet cher à mon cœur – un album de photos avec une gravure représentant un paysage chilien – pour mieux me souvenir de mon pays et de ma famille.

Forte de cette expérience, j’ai proposé à 38 élèves immigrés de quatre classes d’accueil du collège de Béthusy, à Lausanne, de poser devant le tableau noir avec un objet de leur pays d’origine. Ceux qui n’en avaient pas en leur possession ont réalisé une représentation de l’objet qu’ils auraient eu envie de montrer. Chaque élève a également écrit un texte expliquant le choix de l’objet. A travers ces portraits, j’ai voulu offrir aux adolescents un moyen de s’exprimer, parce qu’ils ont beaucoup à dire à propos de ce qu’ils ont vécu. C’est aussi une manière de rendre hommage à leur courage, en regard de ce que représente le fait d’avoir quitté leur pays dans des conditions parfois très difficiles, comme c’est le cas pour les mineurs non accompagnés.